Matthieu 6 : 5 à 13 « Lorsque vous
priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les
synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en
vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta
chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ;
et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez
pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles
ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi
vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous
devez prier: Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit
sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la
terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous
nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin.
Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance
et la gloire. Amen ! »
Les conseils de Jésus dans ces versets sont vraiment précieux
pour celui qui veut être entendu par son Père céleste. Dieu nous donne des
promesses extraordinaires concernant la prière, mais dans ces versets Jésus
pose des conditions importantes :
1. Une motivation
spirituelle : lorsque vous
priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier pour être vus des
hommes. La prière en public est nécessaire, et bénéficie de promesses
spéciales (Mt 18:19). Jésus lui-même a pratiqué des prières publiques (Lu
10:21, 22, Jn 11:41, 42). Mais combien sont nombreuses les prières qui ne
montent pas plus haut que le plafond, parce qu’elles sont faites pour être
entendues par les hommes plutôt que par Dieu !
2. La solitude avec
Dieu : quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte …
Peu importe l’endroit. Ce qui est essentiel, c’est d’être seul avec Dieu,
éloigné de tout ce qui peut distraire ou fausser nos mobiles.
3. Le caractère de
nos prières : en priant, ne multipliez pas de vaines paroles.
L’efficacité de notre prière ne dépend pas de la quantité de paroles, mais de
leur qualité. Combien il est triste de constater que ce commandement est ignoré
dans une grande partie du christianisme, avec ses prières et formules
constamment scandées ! Mais le problème est profondément enraciné en
chacun de nous. Veillons à ce que nos prières ne soient pas uniquement en
paroles, des phrases bien formulées mais vides de sens à force d’être dites et
redites, des paroles vaines. Jésus n’est pas contre la répétition dans la
prière, ni contre de longues prières. Il a répété lui-même des demandes (Mt
26:39-45) ; il a passé parfois des nuits entières dans la prière (Lu
6:12) ; et il a enseigné l’importance de la persévérance en priant (Lu
11:5-10). Ce sont les répétitions mécaniques, les paroles machinales qu’il
faut éviter.
8 :
Votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.
À quoi bon prier
alors ? Parce que celui qui ne demande pas ne reçoit pas (#Ja 4:2),
et « quiconque demande reçoit » (#Mt 7:8). Nous n’avons pas
besoin de tout comprendre pour bénéficier des richesses que Dieu tient à la
disposition de ceux qui prennent ses promesses au sérieux.
9 :
Voici donc comment vous devez prier.
Il est triste et
ironique que la prière qui suit ne soit que de vaines paroles (#7) pour
des multitudes qui fréquentent les églises d’aujourd’hui. Elle a été donnée par
le Seigneur comme un exemple, comme un modèle de la prière selon la volonté de
notre Père. Il veut nous apprendre par elle comment prier, et non pas ce qu’il
faut dire.
9 :
Notre Père …
Ces mots, presque
banals aujourd’hui, représentaient pour les disciples de Jésus une conception
nouvelle de Dieu. À 17 reprises dans son sermon, Jésus utilisa ce terme, ce qui
scandalisa les Juifs à certaines occasions (Jn 5:18). L’approche du
Créateur de l’univers a été rendue possible parce qu’il a fait du croyant son
enfant, avec tous les privilèges que cela comporte (Romains 8:15, 16, 1Jean
3:1).
10 :
Que ton nom … que ton règne … que ta volonté …
La première
préoccupation de toute prière doit être la gloire de Dieu et l’avancement de
ses desseins. Le nom de Dieu représente tout ce qu’il est (Ex 34:5-7).
Le sanctifier, c’est lui donner sa juste place, au-dessus de tout autre, c’est
le glorifier.
10 :
que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au
ciel.
Il ne s’agit pas du
règne éternel de Dieu, qui existe déjà depuis toute éternité (Ps 93:1, 2).
Ce règne que nous demandons est celui promis dans les prophètes, par lequel
Dieu établira sa volonté sur la terre comme elle l’est au ciel. Ces deux
requêtes s’accompliront parfaitement le jour où le Roi reviendra pour établir
son royaume terrestre. Nous languissons après ce moment où « le royaume du
monde (sera) remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux
siècles des siècles » (Ap 11:15). Que cette prière reflète
également le cri de notre cœur : une soumission à son autorité et à sa
volonté dès maintenant.
11 :
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien.
Jésus nous enseigne
ainsi à être dépendants de Dieu en tout ce qui concerne nos besoins matériels
et cela de façon quotidienne.
12 :
Pardonne-nous nos offenses …
Les trois autres
requêtes personnelles concernant nos besoins spirituels : nos péchés, nos
faiblesses, et les dangers qui nous guettent. La place accordée à ces sujets
par rapport aux besoins physiques est l’indication de leur importance aux yeux
de Dieu. Le mot « offense » est en réalité dans le grec le mot
« dette ». Il ne s’agit pas ici de notre salut, car la prière est
adressée à notre Père ; il est plutôt question de ce qui entrave notre
communion avec Dieu. Voir les notes sur les versets 14, 15.
13 :
Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin.
Par cette prière, le
disciple demande la protection de Dieu contre ce qui pourrait causer sa chute,
ou lui infliger du mal. Bien qu’il n’entraîne jamais personne à faire le mal,
Dieu ne peut nous épargner toute épreuve. Elles sont nécessaires à la
croissance de notre foi (Ja 1:2-4) et à notre sanctification (Hé
12:10). Mais Dieu promet de nous garder de toute tentation qui serait
au-dessus de nos forces (1Co 10:13), et nous commande de prier
« afin que vous ne tombiez pas en tentation » (Lu 22:40). Le
mot « tentation » est le même que celui traduit ailleurs par
« épreuve ». Celle-ci peut prendre deux formes différentes :
l’épreuve associée aux choses illicites, alléchantes ; ou l’épreuve
associée aux difficultés, à l’adversité. Toutes les deux peuvent être une
occasion de chute ou de victoire et de croissance suivant notre façon de les
affronter.
13 :
Car c’est à toi … le règne, la puissance et la gloire.
Il est possible que
cette phrase ne figure pas dans le texte originel, puisque plusieurs anciens
manuscrits l’omettent. L’idée qu’elle exprime, par contre, est sous-entendue
dans toute la prière : la reconnaissance de la suprématie de Dieu dans
tout l’univers et à travers toute l’histoire.
14, 15 :
Si vous pardonnez … si vous ne pardonnez pas …
La Parole de Dieu
enseigne clairement que notre salut ne dépend pas de nos œuvres. « Sachez
donc, hommes frères, que c’est par (Jésus-Christ) que le pardon des péchés vous
est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses
dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse » (Ac 13:38, 39).
L’Épître aux Éphésiens nous exhorte à nous pardonner réciproquement, non pas
pour recevoir le pardon de Dieu, mais parce que Dieu nous a pardonné en
Christ (Ep 4:32 ; voir aussi Col 3:13). Comme pour la
promesse de 1Jean 1:9, Jésus parle ici de notre communion avec le Père
en tant qu’enfants, et non de notre salut. Celui qui refuse de pardonner à son
frère est en conflit avec son Père, et ne peut pas s’attendre à être entendu.
La parole de Matthieu 18:21-35 nous montre combien une telle attitude
est abominable, voire impensable pour un chrétien. Vu l’énormité de la dette
qui nous a été remise, comment pouvons-nous refuser le pardon au frère qui le
demande ?
Bryant Matthieu