« Ne vous amassez pas des trésors sur la
terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et
dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la
rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car
là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.5. »
Dans ces versets Jésus attire l’attention de ses disciples
sur le double danger du matérialisme et les soucis de ce monde. Le Seigneur
considérait que la question des possessions était très importante ; il en
parle dans onze de ses paraboles. De tous les pièges qui peuvent aujourd’hui
troubler le chrétien, la préoccupation des choses matérielles est certainement
un des plus dangereux. Ce sont des épines qui croissent sournoisement dans le
cœur, étouffant l’activité de la Parole de Dieu en lui (Mt 13:22). Le
problème des possessions est subtil. Rien de plus normal que de pourvoir à ses
besoins, à ceux de sa famille, et de travailler beaucoup pour assurer la
sécurité de ses bien-aimés. Mais combien il est difficile d’échapper au filet
de l’amour de l’argent, de la convoitise des biens matériels ! Le chrétien
de notre époque, vivant dans une société de consommation, constamment assailli
par la publicité, n’a jamais eu autant besoin de mettre en application les
principes que Jésus donne dans ces versets :
1. Premier
principe : celui des priorités et du bon sens. Il serait insensé de se
dépenser pour quelque chose qui perd de la valeur. Il s’agit de faire le
meilleur investissement de ses biens et de son énergie, de travailler
« non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la
vie éternelle » (Jn 6:27). Tout autre trésor ne dure pas et ne
procure que soucis et tourments (1Ti 6:9-10). D’autres textes de la
Parole nous apprennent comment gagner ces richesses (Mt 10:40-42, 1Ti
6:17-19, 1Co 15:58, 1Th 2:19 ; etc.).
2. Deuxième
principe : celui des sentiments. Dieu ne veut pas que ses enfants se
sentent chez eux sur la terre. Ils sont appelés à y être des étrangers et des
pèlerins, cherchant une meilleure patrie, celle qui est céleste (Hé 11:13-16).
Si nos possessions détournent nos yeux de cet espoir, elles sont pour nous un
grave danger.
3. Troisième
principe : celui du péché. L’amour de l’argent n’est pas seulement une
racine de tous les maux (1Ti 6:10) ; c’est aussi l’expression d’un
cœur, d’un œil mauvais, d’un état de péché et de ténèbres qui cache la lumière
de Dieu. Le mot traduit par « bon état » est le mot
« simple » dans le grec ; le mot « mauvais état » est
en réalité le mot grec pour « mauvais ».
4. Quatrième
principe : celui de l’impossibilité. Nous ne pouvons pas aller dans deux
directions à la fois. Aucun esclave ne peut obéir à deux maîtres. Pourtant,
combien nous sommes tentés de rechercher le meilleur de chacun des deux
mondes ! Jésus déclare que cela est impossible. On sert un maître, et
seulement un. Quel maître servons-nous ? Qui a mon affection ? Mon
Père céleste ? Ou l’idole de l’argent, les possessions, que Jésus nomme
ici Mammon ?
Notons que ce ne
sont pas les choses matérielles qui sont mauvaises, mais plutôt notre attitude
envers elles. Dieu « donne avec abondance toutes choses pour que nous en
jouissions » (1Ti 6:17), mais nous devons acheter comme si nous ne
possédions pas (1Co 7:30).
(H. BRYANT)