Tandis qu’une opinion est un sentiment
particulier que l’on se forme d’une chose en la considérant par soi-même, une
conviction est la certitude que l’on a de la vérité d’un fait, d’un principe.
Croyance probable, assertion qui n’est pas sûre, l’opinion a sa place dans les
choses sur lesquelles chacun peut penser comme il lui plaît. Par contre dans le
domaine religieux, qui est celui de nos relations avec Dieu, des convictions
sont nécessaires, car étant des créatures dépendantes, nous ne sommes pas
libres de penser en dehors de la Révélation divine.
Beaucoup trop de personnes, croyons-nous,
se Sont contentées jusqu’ici de partager les opinions courantes. Les enfants de
chrétiens eux-mêmes n’ont pas échappé à ce danger. Ils se sont bornés à
partager d’une façon vague et extérieure les convictions de leurs parents. Ils
ont été baptisés, ont reçu une éducation religieuse, sont peut-être même
devenus membres d’une église ou d’une assemblée. Cependant, il est
symptomatique de rencontrer parmi eux un manque de certitude, qui se traduit
dans toute leur manière de vivre et d’agir dans ce monde. D’aucuns professent
encore des opinions religieuses, mais ne confessent plus leur foi.
La foi de plusieurs est tellement
diluée, inconsistante, qu’au moment du danger elle glisse entre leurs mains
infidèles. Si des opinions semblent suffire dans la vie en un temps facile,
elles provoquent un désastre dans les mauvais jours et les heures de grandes
tentations. La vie basée sur des opinions bonnes ou mauvaises est un édifice
construit sur le sable. Il tiendra debout un temps, mais, quand viendront
l’épreuve, les vents contraires, les torrents des passions, cette maison
s’écroulera parce qu’elle n’est pas fondée sur le Roc, Ce Roc est Jésus-Christ,
la Parole Vivante, et la Bible, la Parole écrite dont les enseignements
demeurent éternellement quand la figure de ce monde passe (1Corinthiens 7:31).
Mais peut-on être sûr de quelque chose,
avoir des convictions à une heure où tout est instable, où tout chancelle, où
demain vient donner un démenti aux espérances d’hier et d’aujourd’hui, où
beaucoup d’affirmations semblent être contredites par des faits souvent
tragiques ?
N’est-il pas plus sage de ne pas se
prononcer et d’attendre « l’Ordre nouveau » qui va sortir de cette
horrible guerre ? Ne devons-nous pas rester neutres, ou tout au moins
n’est-il pas plus prudent de miser sur deux tableaux ? Ne faut-il pas
plutôt attendre, afin de ne pas nous compromettre ?
Oui, si nous ne possédons comme source
de convictions que des idées humaines, hypothétiques et fragmentaires,
susceptibles de changement, de variation. Nous serions alors dans le juste en
recherchant et en faisant nôtre l’opinion qui paraît actuellement la bonne,
tout en nous réservant la possibilité de l’abandonner, si des faits nouveaux
viennent l’infirmer et qu’une opinion meilleure nous soit présentée. Et
qu’alors périssent les doctrines sectaires, fanatiques, réputées
immuables ! Soyons souples. Vivons au jour le jour du temps qui
passe !
Non ! Si nous possédons une
Révélation divine, si la source de nos convictions est la Parole de Dieu et le
témoignage du Saint-Esprit. Or nous avons une Révélation divine ! Jésus a
sans cesse rendu témoignage aux Saintes Écritures. Ne disait-Il pas :
« Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul
trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli » (Matthieu
5:18).
La question est trop capitale, le sujet
trop brûlant, les autorités trop importantes, pour que nous restions
indifférents.
GASTON RACINE
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