Nous ne pouvons nier sans examen la
Révélation divine. Il faudrait pour cela être insensé ou de mauvaise foi. Si
nous doutons, enquerrons-nous, soyons sincères dans la recherche de la vérité,
et sans préjugé, assurons-nous si Dieu a parlé ou non, si la Bible est un livre
comme tous les autres, ou supérieur aux autres seulement, ou si ce Livre est
réellement la Parole inspirée par Dieu. Lisons la Bible, et nous nous rendrons
compte si oui ou non c’est « un livre qui renferme l’ensemble de toutes
les pensées de Dieu et de toutes Ses voies relativement à l’homme, ainsi que
Son propos arrêté à l’égard du Christ et de l’homme en Lui, — un
livre qui fait connaître en même temps ce que Dieu est, quelle est la responsabilité
de l’homme envers Lui, ce qu’Il a fait pour l’homme, et les nouvelles relations
avec Dieu dans lesquelles celui-ci entre par Christ, — un livre qui
révèle ce que Dieu est moralement dans Sa nature, et les économies au cours
desquelles Il se glorifie devant les cieux et leurs habitants, — un
livre qui dévoile les secrets du cœur humain et met à nu son état, et qui, en
même temps, place à découvert devant Lui les choses invisibles, — un
livre qui commence au point où le passé touche à l’éternité, et qui nous conduit,
par le développement et la solution de toutes les questions morales, au but où
l’avenir se perd dans l’éternité selon Dieu, — un livre enfin qui
sonde les questions morales dans la parfaite lumière de Dieu pleinement révélé,
et nous fait connaître les fondements de nouvelles relations avec Lui selon ce
qu’Il est en Lui-même et selon ce qu’Il est en amour infini »… ? (J.
N. Darby, Introduction à la Bible)
Convaincus alors, nous serons appelés à
prendre position, car on ne peut rester neutre si Dieu a parlé, si Dieu s’est
révélé en Jésus-Christ. Et c’est au Christ que toutes les Écritures rendent
témoignage (Jean 5:39)
En vertu de l’autorité de Dieu, des
convictions profondes seront alors notre part. Nous ne serons plus ballottés et
emportés çà et là par tout vent de doctrine (Ephésiens 4:14). Le temps
et les circonstances changeront et nous atteindront aussi (Ecclésiaste 9:11),
mais n’altéreront en rien nos convictions. Nous serons sur le Rocher au sein de
la tempête et non plus dans l’esquif jouet des flots, dans la barque qui fait
eau des hypothèses et des concepts humains.
Avertis par la Parole de Dieu, nous
conserverons notre calme au sein des détresses actuelles. Les événements
n’ébranleront plus notre foi, mais au contraire ; la confirmeront en rendant
témoignage à ce que la Bible nous enseigne sur l’avenir d’un monde qui croit
pouvoir vivre sans Dieu, ou tout au moins sans le Sauveur que Dieu lui a donné.
Les atrocités et les souffrances
présentes ne seront plus attribuées à Dieu, mais considérées comme les
inévitables conséquences de l’attitude de l’homme, qui croit pouvoir régner
seul ou se conduire selon ses propres pensées ou encore se sauver par son
travail, ses œuvres, ses mérites et sa religion.
Sauvés par grâce, nous vivrons du pardon
du Dieu Saint et Juste, annonçant la Parole de vie aux perdus.
La justice de Dieu ne sera plus pour
nous une question, ni une énigme, ni un problème, ni un sujet de discussion.
Elle sera un fait, le plus profond, le plus intime, le plus sûr de notre vie.
La guerre même ne nous fera plus nous poser cette question absurde :
« Si Dieu était juste, est-ce qu’Il permettrait tout ce qui est en train
de se passer dans le monde ? »
Une question absurde ? Oui,
vraiment absurde si l’on entend ici par Dieu le Dieu vivant. Car jamais le Dieu
vivant ne se révèle à notre conscience autrement que comme un Dieu juste.
Vraiment absurde, car si nous Le voyons tel qu’Il est, si nous L’entendons nous
demander de Le reconnaître et de l’accepter tel qu’Il est, quel sens cela
peut-il avoir de lui poser la question : « Es-tu juste » ?
Mais une question pleine de sens, très juste et très importante si nous la
posons à ce dieu pour qui nous avons, dans notre orgueil et notre désespoir,
élevé nos tours de Babel, à ce grand arrière-plan, personnel ou impersonnel,
mystique, philosophique ou naïf, à ce grand patron protecteur de nos justices
humaines, de notre morale, de notre État, de notre culture, de notre religion.
Oui, si c’est ce dieu que nous entendons, nous avons tout à fait raison de
poser la question : Dieu est-Il juste ? Et la réponse est vite
trouvée. (Karl Barth Parole de Dieu, parole humaine p. 23)
La chrétienté est tombée dans
l’idolâtrie. Infidèle, foulant aux pieds le premier commandement du décalogue (Deutéronome
5:7), elle a sacrifié à des dieux sans nombre (Deutéronome 32:17).
On s’appelle « chrétien », disciple du Christ, et une foule d’idoles
règnent sur nos cœurs à la place du Seigneur. Chez les uns, c’est une Idée, une
philosophie, l’Art, la Musique, la Beauté, l’Amour ; chez les autres,
l’Argent, un être, une passion ! L’idolâtrie ! Voilà bien dans tous
les temps la source de toutes les misères des hommes. Au cours des siècles, les
mêmes causes produisent les mêmes effets.
Seulement aujourd’hui encore il y a un
remède. Les compassions de Dieu ne sont pas épuisées. Son appel retentit encore
comme aux jours de Jérémie le prophète ! Dieu s’adresse à tous
individuellement :
« Reviens, nation rebelle !
dit l’Éternel ; je ne ferai pas peser sur vous un visage irrité, car je
suis bon, dit l’Éternel ; je ne garderai pas ma colère à toujours,
Seulement reconnais ton iniquité … Si tu reviens, … dit
l’Éternel, reviens à moi ; et si tu ôtes tes abominations de devant moi,
tu ne seras plus errant, et tu jugeras en vérité, en jugement et en
justice : L’Éternel est vivant ! Et les nations se béniront en Lui,
et en Lui elles se glorifieront. — Car ainsi dit l’Éternel aux hommes
de Juda et de Jérusalem : Défrichez pour vous un terrain neuf, et ne semez
pas au milieu des épines » ! (Jérémie 3:12; 4:1-3).
Comme Israël, pour avoir abandonné
l’Objet immuable de la foi, la chrétienté est meurtrie et divisée aujourd’hui.
Elle n’a pas su garder le bon dépôt (2Timothée 1:14). Elle s’est laissé
distraire par des idéologies étrangères ; elle n’a plus confessé hautement
la foi et est devenue la proie d’une philosophie sans durée. Par elle,
plusieurs ont laissé leur foi se dissoudre dans toutes sortes de doctrines,
qu’elles s’appellent rationalisme, libéralisme, modernisme, étatisme. D’autres
ont remplacé « la foi opérante par l’amour » par des dogmes et des
formes sans vie.
Il est temps que nous retrouvions les
caractères de la vraie foi. Pour cela, défrichons pour nous un terrain neuf, et
ne semons pas au milieu des épines ! Délaissons nos idées, nos
idoles ; rejetons tout ce qui règne sur nous et revenons à Jésus-Christ,
seul Seigneur de nos pensées, de nos cœurs, de nos vies. Débarrassons la foi de
tous les vêtements ecclésiastiques, idéologiques et philosophiques dont nous l’avons
affublée, et recouvrons la foi pure et simple des évangiles, la foi qui a pour
Objet le Dieu de la Bible manifesté en Jésus-Christ. Alors seulement, dans la
confession d’une foi vivante et pure, les croyants de l’Église, disséminés dans
les églises, connaîtront un renouveau de vie, et reprendront conscience de leur
unité merveilleuse qu’ils n’ont pas su garder ni manifester au monde.
« Seigneur, auprès de qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous croyons et nous savons que
Toi, tu es le Saint de Dieu » ! (Jean 6:68-69).
GASTON RACINE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire