La responsabilité des
milieux évangéliques
Les détracteurs de la
doctrine du retour du Christ ne se recrutent pas seulement dans les rangs du
libéralisme. L’orthodoxie en possède un grand nombre.
Pourquoi donc
n’attendons-nous pas le Christ, nous qui nous réclamons de la Bible, qui
connaissons les Écritures, et qui professons croire à l’avènement du
Seigneur ? Pourquoi vivons-nous ici-bas comme si la venue du Seigneur
était fort lointaine ? Si nous ne savons ni le jour ni l’heure, si nul ne
peut fixer de date, est-ce une raison pour penser, parler et agir comme si
Jésus ne revenait pas aujourd’hui ? Au contraire, l’ignorance totale dans
laquelle nous nous trouvons quant au moment précis de son retour, doit nous
inciter à veiller quotidiennement. Gardons-nous de dire avec le disciple
infidèle : « Mon Maître tarde à venir » ! Jésus qui ne
pouvait ni se tromper ni nous tromper a dit : « Je
reviendrai » ! Jean 14:3. Pourquoi serions- nous surpris,
reniant les ordres de Celui que nous appelons pourtant « Maître et
Seigneur » ? Soyons vigilants afin qu’à sa venue, Il nous trouve
fidèles !
Si les foules à l’heure
actuelle ignorent presque tout du retour de Christ, ou ne croient pas à cette
vérité, c’est qu’elles ne voient pas les effets merveilleux qu’une telle
perspective devrait produire dans la vie des chrétiens et des communautés
évangéliques.
Comment prendre au sérieux
les affirmations des gens qui prétendent que le retour du Christ est imminent,
alors qu’ils continuent à vivre sur la terre en frères divisés, tout en
proclamant qu’ils vont partager le même séjour de gloire ? Si leur
conviction était réelle et sincère, ne serait-il pas temps qu’ils prennent les
paroles de leur Maître au sérieux et les mettent en pratique ?
Il faut le
reconnaître ! Si les enfants de Dieu brûlaient d’amour pour leur Sauveur,
si leur croyance en son retour se transformait en une attente pratique, un
véritable réveil se produirait. À l’instar de ce qui se passait au sein des
Églises primitives, loin de paralyser l’activité évangélique, cette réelle
attente ne ferait que l’animer et l’encourager de la manière la plus efficace.
Un nouvel amour pour les âmes perdues remplirait les cœurs, redonnant à
l’évangélisation la place sans laquelle toute église meurt. Les barrières entre
vrais croyants tomberaient. Plusieurs étiquettes religieuses disparaîtraient.
Enfin, des frères désunis se réconcilieraient pour montrer au monde l’amour du
Christ. Ils marcheraient ensemble dans le sentier de la sanctification, plus
occupés des intérêts de leur Seigneur que de leurs propres avantages, prêts à
rendre compte à leur Maître de l’administration des dons, des talents et des
biens Qu’il leur avait confiés en vue du témoignage à lui rendre dans ce monde.
Mais pourquoi ce réveil ne
se produirait-il pas aujourd’hui ?
Le Christ n’a-t-Il plus
d’attraits pour nos cœurs ? La vraie foi en son nom est-elle devenue si
rare sur la terre ?
Dans le tourbillon de la
vie présente, notre esprit est-il à tel point occupé des choses de la terre que
nous en oublions pratiquement le retour du Seigneur ?
Au contact de ce monde et
de ses plaisirs, notre amour pour le Christ s’est-il refroidi au point que sa
venue nous paraisse indésirable, troublant nos projets d’avenir, les plans
chéris de cœurs trop attachés aux choses d’en bas ?
Aurions-nous fait du si
grand salut de Dieu, un oreiller de paresse pour dormir pendant la moisson
comme un fils qui fait honte ? Proverbes 10:5.
Notre conformité aux
habitudes de ce monde est-elle si accentuée que nous ne puissions déjà plus
penser au retour du Christ sans malaise et sans crainte ?
S’il en est ainsi,
n’avons-nous pas mille raisons de plus pour vouloir avec Dieu que quelque chose
change sans tarder dans nos vies ? Aux dernières heures du temps de la
patience et de la grâce de Dieu, comme un coup de clairon, l’avertissement du
Christ résonne aux oreilles de tous : « Soyez prêts » !
Cette proclamation nous
pose une question personnelle et précise : « Suis-je prêt pour son
retour » ? Car son retour veut dire aussi règlement des
comptes ! Lisons les paraboles du Christ sur sa venue, et nous saurons ce
qui nous attend.
Si nous vivons en harmonie
avec les enseignements de la Parole de Dieu, si nous marchons dans la lumière
comme Dieu est dans la lumière, le retour du Seigneur sera pour nous une
bienheureuse espérance, une source intarissable de consolation, un puissant
motif de sanctification et un aiguillon salutaire pour servir Christ en
L’attendant. 1Jean 1:7, Tite 2:11-13, 1Jean 3:3, 1Thessalonic 1:10.
Peut-on connaître le temps
où la promesse s’accomplira ?
Si le moment précis du
retour du Christ ne nous est pas révélé, Dieu ne nous a pourtant pas laissés
sans précision concernant l’époque de la seconde venue de son Fils.
Par la Bible, le croyant en
connaît les signes plus particulièrement évocateurs qui se manifestent de plus
en plus sur le plan politique, social, moral et religieux. Celui qui lit les
Écritures est frappé de l’exactitude effrayante de ces prédictions. Sachant par
la Parole que le Christ doit revenir sur la terre avec les siens, 1Thessalonic
4:14, toute âme pieuse arrive à la conclusion que l’enlèvement des croyants
ne saurait trop tarder. Cette conviction se trouve encore renforcée par le fait
que, si plusieurs signes annoncent le retour glorieux du Seigneur, aucun
événement spécial n’est prédit dans la Bible, comme devant s’accomplir avant
que Jésus revienne chercher les Siens. Cela est si vrai que les apôtres
eux-mêmes étaient autorisés à penser que cet enlèvement pouvait se produire de
leur vivant.
D’autre part, membre du
Corps de Christ, 1Corinthiens 12, participant de la nature divine, 2Pierre
1:4, l’enfant de Dieu est un homme qui vit sur la terre dominé et dirigé
par la Tête de ce Corps, Christ Lui-même qui est dans le ciel. Il cherche à
marcher ici-bas d’une manière digne de son Chef, conforme à la volonté de Dieu,
ses désirs et ses aspirations étant célestes et correspondant à sa nouvelle
nature. Vivant ainsi dans ce monde, il s’aperçoit chaque jour davantage que
l’heure vient où il n’y aura plus de place pour lui ici-bas. En face d’une
marée montante d’impiété, d’iniquité et d’apostasie, il réalise que si,
aujourd’hui, il est encore toléré, demain il ne le sera plus, à moins qu’il ne
s’aligne et ne fasse comme les autres, en suivant le courant du siècle. Le fait
même qu’il cherche à remonter ce courant, sa manière de vivre séparé de la
souillure du monde qui s’insinue partout, ses paroles d’avertissement le
mettent en opposition avec le monde et ses principes. Il devient ainsi, même
silencieux, un reproche vivant pour plusieurs et la condamnation de leur vie.
Encore un peu de temps et-les derniers scrupules, les derniers préjugés ayant
disparu, en des jours où l’on assiste très rapidement à la transvaluation des
valeurs-le compte des vrais chrétiens sera réglé au nom d’une nouvelle morale
universelle.
L’avenir terrestre du
chrétien est bien sombre. Il le sait, il le sent. De plus en plus il éprouve à
quel point il est étranger sur la terre, incompris même par ses intimes et ses
frères. Le mal est si subtil, devient si général, qu’on ne sait plus faire la
différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est bien
et ce qui est mal, en attendant que, demain on appelle ouvertement le
mal : Bien et le bien : Malachie ! On regarde aux hommes et non plus
à Christ, et comme les hommes s’autorisent à faire bien des choses, on pense
pouvoir faire comme eux ! « Faire comme les autres » semble
devenir de plus en plus l’idéal de plusieurs. Et si parfois la conscience de
quelques-uns se réveille, on la calme par ce slogan de plus en plus
accrédité : « On ne peut pas faire autrement, il faut vivre avec son
siècle. »
Or, le chrétien qui vit en
communion intime avec le Christ, sait qu’on peut faire autrement, affirme même
qu’on doit faire autrement, que pour lui, il lui est de plus en plus impossible
de ne pas faire autrement. S’habituer au péché, aux reniements perpétuels, à
une vie de compromissions, c’est tout cela qui devient impossible à celui
qu’anime encore la vie de Dieu. Pas plus que son Maître ne l’a fait, il ne
s’évade du monde. Il vit aujourd’hui, proche de toutes les âmes, se penchant
sur toutes les misères, préoccupé de tous les problèmes, mais séparé totalement
de toute corruption et de toute violence. Il vit dans le monde, mais enseigné
par la grâce et non par les principes du siècle ; il y vit sobrement,
justement, pieusement en attendant la bienheureuse espérance, Tite 2:11-14.
Et parce que cette espérance est vivante en lui, parce qu’elle est concrète et
précise, il ne craint pas la colère des hommes qui, eux, ne se soucient pas de
la colère de Dieu.
Être jugé digne d’échapper
à la colère à venir, voilà ce qui importe au chrétien. Alors, comme un Énoch,
il marche avec Dieu au sein d’une génération corrompue et perverse. En présence
de l’impiété grandissante, il avertit les âmes sans se lasser. Il souffre de la
présence du péché et soupire après la délivrance. Son cœur est lié à
Christ ; il languit après Lui. Il désire sa venue parce qu’il aime son
Seigneur. Il soupire après Lui parce que son cœur bat pour Lui. Il appelle son
retour, non point par lâcheté, pour s’évader et fuir l’adversité, mais parce
qu’il aspire après le jour où Christ sera pleinement glorifié en lui et dans ce
monde.
Maranatha « le
Seigneur vient » tel était le mot d’ordre par lequel les chrétiens des
temps apostoliques s’excitaient à la vigilance. Oui, Il revient pour enlever
les siens et les introduire dans les aimables demeures de la maison du Père, Jean
14:2-3. Le monde doit s’attendre à la disparition totale et soudaine des
vrais chrétiens. On les cherchera, mais ils ne seront plus trouvés. Avant même
qu’ils aient été exterminés au nom d’une religion apostate, ils auront disparu,
enlevés par le Seigneur auprès de Dieu et de son trône.
Ce qui fait obstacle à la
corruption totale étant loin, l’homme de péché, L’antichrist, pourra paraître.
Cet inique viendra par la puissance de Satan, opérant toutes sortes de
miracles, de signes et de prodiges menteurs et recourant à toutes les
séductions de l’injustice pour la perte de ceux qui périssent, parce qu’ils
n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité pour être sauvés, 2Thessalonic
2:8-10. C’est en ce temps-là que les terribles jugements apocalyptiques
fondront sur le monde impie jusqu’au jour où le Seigneur Jésus, sortant de la
salle des noces, descendra du ciel entouré de tous ses rachetés et détruira par
le souffle de sa bouche L’antichrist et ses adorateurs, mettant ainsi un terme
aux iniquités des hommes, Apocalypse 19. Alors, tout œil verra Jésus,
et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui, Apocalypse
1:7.
Roi de gloire, Seigneur des
seigneurs, Il établira en puissance son règne de justice et de paix sur une
terre purifiée par ses terribles jugements, Apocalypse 20:4-6.
Tout cela est révélé dans
la Bible. Lisez-la avec quelque attention et, si votre esprit n’est pas prévenu
par des idées préconçues, vous verrez clairement que le retour du Seigneur ne
s’est pas déjà produit, comme le prétendent quelques-uns, le jour de la
Pentecôte ou à d’autres époques déterminées dans l’histoire du monde, ou qu’il
a lieu chaque fois qu’une personne se convertit, qu’une personne meurt ou prend
L’eucharistie.
L’Évangile enseigne un
retour glorieux et visible de la personne du Christ et fournit des arguments
positifs contre l’idée d’une venue en esprit, qu’il s’agisse de la Pentecôte,
de la conversion ou de la mort. Que Dieu nous garde de rien ajouter ni
retrancher à la bonne nouvelle du salut.